17 avril 2014

Je traverse la vie, je marche. J'écris dans ma tête des histoires sans histoires que j'oublie d'inscrire sur les arbres, parce que j'ai peur de leur faire mal. Je l'ai croisé, elle était là au soleil. Elle attendait qu'il soit l'heure pour partir. Elle attendait l'heure parce qu'elle ne savait peut-être pas quoi attendre d'autre. C'est ce que je me suis dit, mais peut-être j'avais tort. Parce qu'elle était seule à le savoir, parce que je ne devrais pas toujours chercher à trouver. D'ailleurs je ne trouve rien. C'est même tout le contraire, je perd : mon sourire, mon enfance, ma vie. Mon corps parfois s'effrite et j'ai besoin de le mettre en scène comme ça, histoire de voir si je suis encore vivante, dedans. Si la douleur de mes entrailles est bien réelle, si le goût de mes larmes est bien salé.
J'écris des histoires, comme ça dans ma tête. Je me souviens de mes souvenirs. Je me les raconte sur un livre secret, imaginaire. Je les rend plus joli, plus doux. Je leur donne des excuses, des explications valable. Je leur dit :"Vous avez bien fait de venir sans vous je me serais peut-être ennuyer", peut-être.
Hier soir, il était là, tout près de moi, sa vie contre la mienne, il m'a dit "t'es bizarre tu sais mais je t'aime même si tu ne me crois pas". Je n'ai rien dit mais j'ai pensé.

1 commentaire:

Pépéhème a dit…

Faire le deuil de notre enfance est parfois le travail d'une vie.
Aimer l'enfant que l'on fut, comme devrait l'être un enfant, et pas comme on l'a été par nos parents déjà si abimés eux-mêmes.
Peut-être que l'amour se confond avec cette blessure, ce manque, que toute notre vie on cherche à combler.